Pistes cyclables temporaires : mesurer leur impact grâce à l’analyse vidéo

Collectivités

La création de nouvelles infrastructures cyclables, une tendance forte depuis le déconfinement.

Dans le cadre du déconfinement, de nombreuses collectivités ont déployé des pistes cyclables temporaires avec l’objectif de promouvoir un mode de déplacement non polluant et propice au respect des règles de distanciation physique.

En créant de nouvelles infrastructures cyclables, les grandes villes poursuivent ainsi un double objectif :

  • Proposer aux usagers des transports en commun une alternative afin d’éviter les situations de trop forte affluence dans les métros, bus et trams
  • Favoriser un mode de déplacement propre qui doit garantir la qualité de l’air en ville en évitant que les personnes n’aient recours à leur véhicule individuel pour se déplacer dans le respect des règles de distanciation

Dans leurs réflexions, les collectivités ont pu être accompagnées du Cerema qui a identifié dans son rapport « Aménagements cyclables temporaires : tester pour aménager durablement » différentes recommandations techniques pour le déploiement de ces nouvelles infrastructures comme les aménagements de voies tels que ceux présentés ci-dessous.

De très nombreuses pistes cyclables temporaires ont ainsi vu le jour au cours des mois de mai, juin et juillet 2020. Celles-ci concernent plusieurs villes françaises (Lille, Paris, Reims, Rouen, Lyon, Toulouse, Nantes, Montpellier, Strasbourg, Bordeaux, Rennes) mais aussi étrangères (Bogota, Mexico, Berlin, Londres, etc).

En Ile-de-France où le nombre de pistes cyclables nouvellement créées est le plus élevé, le Collectif Vélo et la Métropole du Grand Paris ont recensé toutes les pistes temporaires et proposent une carte interactive pour permettre aux cyclistes de préparer leurs trajets.

Les pistes temporaires à l’étranger font quant à elles l’objet d’un article détaillé de la part d’Adrien Lelièvre (journaliste aux Echos) que vous pouvez retrouver ici.

Mesurer l’impact de ces pistes temporaires pour envisager leur pérennisation

La récente vague de déploiement de pistes cyclables temporaires est inédite et peut faire office, dans une certaine mesure, d’expérimentation grandeur nature pour les villes souhaitant promouvoir le vélo.

Dès lors, la mesure de la fréquentation de ces pistes est un enjeu majeur afin de valider la pertinence de ces déploiements et leur adéquation avec les besoins des citoyens.

Pour cela, l’analyse vidéo (réalisée par des logiciels tels que Wintics Cityvision) présente des atouts indéniables par rapport aux autres solutions de comptage de trafic :

  • Le logiciel peut compter de façon différenciée tous les modes de déplacement susceptibles d’être rencontrés sur une piste cyclable (vélos, trottinettes, 2RM, piétons), donnant ainsi une image fidèle de l’usage réel de l’infrastructure
  • Le logiciel prend en charge n’importe quelle caméra (optique ou thermique) permettant ainsi de capitaliser sur des équipements existants
  • Aucun travaux n’est nécessaire au-delà de l’hébergement d’un micro-PC dans une armoire de rue ou un coffret étanche, ce qui accélère grandement la rapidité de déploiement
  • Le logiciel peut analyser les trajectoires des vélos (notamment pour compter le trafic par sens de circulation sur les pistes bidirectionnelles)
  • La solution est agile et paramétrable à distance. Elle peut s’adapter sans travaux aux évolutions d’aménagement de la chaussée (ex : changement de destination d’une voie)

Le schéma ci-dessous synthétise l’installation d’un tel dispositif.

Au-delà de ce monitoring intrinsèque des infrastructures cyclables, le logiciel Cityvision permet de mesurer l’impact du déploiement de la nouvelle infrastructure sur les voies adjacentes.

Avec une caméra filmant à la fois la piste cyclable et la voie des véhicules motorisés, le même dispositif d’analyse vidéo peut produire en temps réel des statistiques sur l’usage de la piste cyclable par les vélos mais aussi de la voie des véhicules motorisés pour identifier d’éventuelles sur-fréquentations ou situations de congestion nouvelles et répétées.

Comme présenté sur l’image ci-dessous, la mise en service d’un dispositif d’analyse du trafic par la vidéo suppose un paramétrage initial pour matérialiser les zones d’intérêts (i.e. les zones dans lesquelles on souhaite compter le trafic). Ces zones sont paramétrables à distance et permettent donc d’adapter très facilement le dispositif aux éventuelles modifications de l’aménagement urbain.